Objet : Urgence d’agir pour les 43 400 familles séparées et précarisées en attente de regroupement familial
Alors que le temps des Fêtes approche, un moment synonyme de joie, d’amour et de retrouvailles, nous souhaitons vous adresser nos meilleurs vœux pour une saison empreinte de bonheur et de sérénité avec vos proches. Malheureusement, pour 43 400 familles québécoises, cette période est marquée par la douleur, la séparation et une précarité grandissante due à des délais interminables et des plafonds restrictifs.
Ces familles, engagées dans des processus de regroupement familial, vivent des situations profondément injustes. Les longs délais — souvent de trois ans ou plus — et les plafonds provinciaux de visas aggravent leur isolement, compromettant leur santé mentale et leur stabilité financière.
Un exemple parmi tant d’autres : le cas de Mme Brigitte Gaudreau
Mme Brigitte Gaudreau, une citoyenne montréalaise, tente depuis deux ans d’obtenir un visa pour son mari, M. Edisson Moïse, afin qu’il puisse fuir la crise humanitaire en Haïti. Mariés depuis 2021, ils n’ont pas pu se retrouver en raison de la violence extrême qui sévit dans ce pays. Alors que 85 % de Port-au-Prince est contrôlé par des gangs armés, la vie de M. Moïse est en danger quotidiennement.
Malgré la reconnaissance officielle de cette urgence, le processus d’obtention d’un visa visiteurs en lien avec le parrainage a échoué à deux reprises. Pendant ce temps, M. Moïse survit dans des conditions insoutenables : il vit dans la peur constante, souffre d’anxiété et de dépression, et n’a pas accès à des soins médicaux essentiels.
Des milliers de familles séparées et précarisées
Le cas de Mme Gaudreau n’est pas isolé. Des milliers de familles québécoises vivent la même douleur, aggravée par des limites arbitraires, comme le plafond de 13 000 CSQ pour deux ans. Ces restrictions allongent non seulement la durée des séparations, mais elles rendent aussi les familles plus vulnérables, qui doivent soutenir financièrement leurs proches dans des contextes de crise humanitaire.
Ces situations trahissent les valeurs fondamentales de solidarité et d’humanité qui définissent notre société. Elles renforcent également des inégalités systémiques, particulièrement envers les demandes provenant de pays vulnérables comme Haïti.
Ce que nous demandons
Nous appelons les gouvernements provincial et fédéral à :
- Augmenter les cibles provinciales en matière de regroupement familial, en supprimant le plafond de 13 000 CSQ pour permettre un traitement rapide et équitable des dossiers.
- Appliquer immédiatement les directives Miller dans les cas humanitaires urgents, en reconnaissant la souffrance des familles et l’urgence de leurs situations.
- Créer une voie accélérée pour les dossiers impliquant des pays en crise humanitaire, comme Haïti, afin de minimiser les délais pour les familles touchées.
- Assurer la transparence et la responsabilisation dans le traitement des demandes, en menant une enquête sur les pratiques discriminatoires et en informant les familles des raisons des retards et des refus.
Pourquoi agir maintenant ?
À l’approche des fêtes, il est inconcevable que 43 400 familles québécoises restent séparées et précarisées en raison de lenteurs administratives et de décisions arbitraires. Chaque jour de retard accentue leur souffrance psychologique, fragilise leur sécurité financière et, dans certains cas, met même des vies en danger.
Nous vous invitons à faire preuve de compassion et de leadership en intervenant rapidement dans ces dossiers, tout en travaillant à des réformes durables pour prévenir de telles injustices. Nous espérons que vous partagerez notre souhait le plus cher pour cette saison : réunir ces familles et leur permettre de vivre des fêtes empreintes d’amour et de solidarité.
Nous vous souhaitons, ainsi qu’à vos proches, de très joyeuses fêtes. Puisse cette période vous inspirer à agir avec détermination pour soulager la souffrance de ces familles et restaurer leur dignité.
Avec toute notre considération,