Le 16 juillet 2023
Bonjour Mme. Fréchette :
Je m’appelle Kiyoshi Mukaï et je suis un nouvel immigrant québécois provenant des États-Unis. Je suis arrivé au Québec grâce au Programme régulier des travailleurs qualifiées (PRTQ) en janvier 2022 et je suis bien intégré à la société québécoise francophone. Je travaille en français actuellement pour une agence de relations publiques dans le secteur pharmaceutique à Montréal et je vis la plupart de ma vie au quotidien en français sauf à la maison où je parle espagnol avec mon épouse hondurienne.
Vous pourriez dire que je suis un bel exemple du succès que le Québec a eu avec ses programmes d’immigration. Cependant, la limite annuelle imposée sur le nombre d’immigrants sous le programme regroupement familial impact grandement la vie de mon épouse qui attend sa résidence permanente depuis mai 2022 et menace notre capacité de rester ensemble comme une famille à long terme. Même si elle est venue au Québec avec moi sans aucune connaissance du français, elle a suivi les cours de francisation offerts par le Ministère et est devenue conversationnelle dans six mois. Détentrice d’une maîtrise en gestion de projets immobiliers et un baccalauréat en architecture validés par le Ministère de l’Immigration, elle commence les démarches pour continuer sa carrière ici et prévoit obtenir son AEC en construction au cégèp cet automne.
Je sais que votre gouvernement privilégie le français, mais vous ignorez les nouveaux arrivants qui ont réussi grâce aux opportunités offertes par le Québec et celles et ceux qui se sont intégrés à leur nouvelle terre d’accueil. Si vous craignez l’anglicisation de Montréal, vous devriez savoir que cette ville est remplie de touristes américains qui traversent la frontière, des réfugiés qui n’ont pas à se présenter aux examens linguistiques et des anglo-canadiens qui peuvent déménager au Québec sans remplir les exigences légalement requises pour les immigrants.
En bref, votre gouvernement n’a pas regardé où il a lancé son gros filet et qui peuvent y être attrapés. J’espère que votre gouvernement reconnaîtra les succès que nous avons eu et comprendra la situation inhumaine dans laquelle nous nous trouvons. Nous avons fait les efforts pour vivre et travailler en français et nous contribuons à l’économie du Québec, mais nos familles risquent de ne pas être réunifiées à cause des mesures en vigueur.
Je fais partie du mouvement Québec Réunifié, mais je vous écris en tant qu’individu.