Lettre de Kiyoshi Mukaï à Andrés Fontecilla (QS) concernant l’accès à la RAMQ pour les demandeurs internes

le 12 mars 2023

M. Fontecilla,

Je vous écris pour exprimer ma profonde préoccupation concernant l’accès aux soins de santé pour les travailleuses et travailleurs temporaires du Québec. La situation est particulièrement préoccupante pour les femmes qui ont très souvent des dépenses plus élevées.

En ce moment, il est impossible pour les détentrices et détenteurs d’un permis de travail d’avoir accès à la RAMQ sans avoir l’approbation en principe provenant d’une demande de résidence permanente ou un contrat de travail qui démontre un emploi à temps plein pour six mois ou une preuve d’avoir travaillé à temps plein pendant les six derniers mois.

Prenons l’exemple d’une femme enceinte qui travaille à temps partiel pendant qu’elle suit des cours de francisation et qui a une demande de résidence permanente en traitement. La grossesse ne sera pas couverte par la RAMQ ce qui pourrait mettre la famille dans une situation économiquement précaire. Pendant ce temps, la femme travaille et paye des impôts qui servent à financer les soins de santé auxquels elle n’a pas accès.

Afin de démontrer cette injustice, considérez qu’une famille qui consiste d’une travailleuse avec statut temporaire et un travailleur avec statut permanent sera obligée de payer pour une grossesse. Pourtant, une famille qui consiste d’un travailleur avec statut temporaire et une travailleuse avec statut permanent aura la grossesse couverte par la RAMQ. Les deux situations ont les mêmes démarches d’immigration et ont des gens qui payent le même niveau d’impôts. La seule différence est le genre. Je crois que ces situations montrent qui ce n’est pas une question d’impôts, mais plutôt une question d’être femme.

J’ai essayé de réviser les lois qui expliquent qui est admissible à la RAMQ, mais je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi ce groupe demeure exclu. Je ne sais pas s’il s’agit d’une politique de la RAMQ, des agent(e)s mal informé(e)s ou une interdiction codifiée dans la loi, mais une chose est certaine. C’est que j’ai communiqué avec plusieurs immigrants qui se sont fait refusés par la RAMQ pour ne pas avoir eu une approbation en principe ou un contrat de travail qui remplit les conditions demandées. Ces familles ont dû soutirer de l’argent de leurs propres poches pour couvrir les soins de la mère tout au long de la grossesse ce qui a poussé quelques familles vers le risque de faire faillite.

En terminant, je vous demande une révision des règles en vigueur afin de déterminer pourquoi nos travailleuses et travailleurs temporaires tombent à l’oubli dans ce système de santé et s’il est une vraie exclusion ou une erreur de la part de la RAMQ. Si les lois provinciales sur la santé ne sont vraiment pas sur le côté des travailleuses et travailleurs temporaires, des changements doivent vite être apportés pour assurer que les gens ont droit aux mêmes soins de santé que la population générale.

Nos travailleuses et travailleurs temporaires nous aident à bâtir un Québec plus fort et ils méritent l’enlèvement de ce fardeau financier ainsi que la sécurité de vivre sans peur de tomber malade.

Cordialement,

Kiyoshi Mukaï

Nouvel arrivant depuis janvier 2022 et parrain d’une Guatémaltèque